AIN OUSSERA
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PAUL CAZELLES ( depuis 1935 ) ex AIN OUSSERA

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tayeb62

tayeb62
Admin

PAUL CAZELLES ( depuis 1935 ) ex AIN OUSSERA 12929455981

Paul CAZELLES

Né le 2 Juillet 1861 à BOGHAR (Commune de Médéa)

Mort à ALGER le 27 Novembre 1931

De 1885 à 1889, il dirige le Caravansérail d'Aïn Oussera

1895, il est élu maire de Letourneux

1901, il est élu au Conseil Général dans la 26 ème circonscription (Boghari)

Président de la Commission départementale du Conseil Général de 1923 à 1926, il donne sa démission en 1931 quelques mois avant sa mort.

1935 , c'est à la demande de personnalités musulmanes dont ses collègues du Conseil Général d'Alger, parmi lesquelles Abderrahmane Farès, que le nom de Paul Cazelles est donné à la commune d'Aïn-Oussera.

En 1887, chargé de mission par le ministre de l'instruction publique, E. ZEYS décrit sa rencontre avec Paul Cazelles dans son récit de Voyage d'Alger au M'Zab





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PAUL CAZELLES ( depuis 1935 ) ex AIN OUSSERA

Ain Oussera se trouve à 200 km au sud d’Alger, sur la route d’Alger à Laghouat en passant par Boghari à 54km.Elle est à 99km de Djelfa. C'est le pays des mirages et des gazelles.

La description du lieu nous est faite dès 1853 par le grand peintre Eugène Fromentin dans son livre "Un été dans le Sahara. " ..Il nous raconte le voyage qu’il fit, au printemps de cette année-là, d’Alger à Laghouat vers les oasis du Sud algérien.Il voyage à cheval, en bivouaquant aux points d’eau. Il écrit p.52 de son livre :

‘ ...Après une petite marche de cinq à six heures, nous campions vers midi à Ain-Oussera ; triste bivouac, le plus triste sans contredit de toute la route, au bord d’un marais vaseux, sinistre, dans des sables blanchâtres, hérissés de joncs verts, à l’endroit le plus bas de la plaine.........Une compagnie nombreuse de vautours gris et de corbeaux monstrueux occupait la source à notre arrivée: immobiles, le dos voûté, rangés sur deux lignes au bord de l’eau, je les pris de loin pour des gens comme nous, pressés de boire ; il fallut un coup de fusil pour disperser ces fauves et noirs pèlerins.Une source, dans ce pays avare, est toujours accueillie comme un bienfait, même quand cette source brûlante et fétide ressemble au triste marais d’Ain-Oussera. "

gravure.jpg (52095 octets)Je n’ai pu résister au plaisir de citer ces phrases de Fromentin sur le lieu. D’ailleurs, il se révèle aussi grand dessinateur que grand écrivain, car il nous laisse de l’endroit un ravissant fusain signé

" Ain-Oussera - 27 mai "

Au milieu de la plaine d’alfa, ce lieu désolé était aussi un lieu de passage obligatoire a cause des sources. Aussi l’armée française, très peu de temps après le passage de Fromentin, en 1853, y construisit un camp et un caravansérail protégé sur trois cotés par le camp.

Le colonel Trumelet dans son livre de 1864 "Les Camps français dans le Sud Algérien" nous décrit ce caravansérail et le grand marché qui peu à peu s’établit tous les vendredi sous ses murs. Le caravansérail, construit en 1853–54, servait de relais et d’hôtel pour les voyageurs venant à cheval ou en diligence d’Alger ou de Boghari vers Djelfa, Laghouat et le Sud. Les rouliers qui ravitaillaient le Sud en étaient les principaux utilisateurs. Nous savons après avoir lu le roman de Louis Bertrand "Le sang des races" quel dur métier était ce métier de roulier, principalement exercé par de fiers espagnols de la Cantère , faubourg de l’Alger d’alors. Par tous les temps ils menaient leurs chariots lourdement chargés, et leurs mulets ou chevaux, le long de pistes à peine encaillassées pour trouver au bout de l’étape ces caravansérails.

De Boghari jusqu’à Laghouat, il y en avait un, tout les 25 km environ. Leur réputation était inégale. L’un des plus importants et des mieux tenus était celui au quel nous nous intéressons, celui d’Ain Oussera.

XIXéme : AIN OUSSERA : LE CARAVANSERAIL :

Jusqu’en 1870, AIN-OUSSERA et son caravansérail étant situés sur le Territoire Militaire de BOGHAR, fut administré , par le Bureau Arabe de Boghar. C’étaient donc les officiers du Bureau Arabe qui attribuaient et surveillaient ces caravansérails.

Le colonel Trumelet toujours dans son livre de 1865 nous dit:

" Le caravansérail d’AIN OUSSERA est remarquablement solide et bien construit. C’est un carré dont les faces ont environ 70 m de longueur. Il est flanqué de bastions à chacun de ses angles. Son entrée est à l’est, et les habitations, magasins et écuries qu’il renferme sont blindées.. L’oued Ain Oussera, criblé de sources passe au pied du caravansérail. "

Il nous décrit aussi le grand marché qui se tient désormais tous les vendredis sous les murs du caravansérail: nomades venus du Sud avec leur bétail à la saison sèche, colporteurs, marabouts, populations des douars environnants, tous se retrouvent pour échanger leurs marchandises.

Mais c’est surtout le négoce des moutons qui est important: vers la fin de l’hiver, c’est la période de "l’ACHABA" c’est à dire la période estivale durant laquelle les nomades issus des tribus des Territoires du Sud, émigrent temporairement et massivement, en famille avec leurs tentes et leur cheptel (dromadaires, chevaux, moutons, chèvres) vers les communes du Tell ( terres cultivées) ou ils ont des droits d’usage créés par le senatus consulte de 1863, sur les terres de pacage. Ils en profitent pour vendre une partie de leurs moutons dans les marchés comme celui d’Ain-Oussera, à des négociants qui les expédient sur pied à Alger d’ou ils sont envoyés en France.

En 1894 Ain Oussera est devenu un important relais routier et un grand marché.

Peu à peu avec l’arrivée de la route, des premières automobiles et du chemin de fer (pénétrante Alger-Djelfa-Laghouat) vers la fin du siècle, le caravansérail perd de son importance et Ain Oussera devient un village.

AIN-OUSSERA / LE VILLAGE :

Ain-Oussera reste un grand marché mais il a maintenant son école, sa population européenne à côté du douar Oussera.... Il est rattaché en 1905 , à la Commune Mixte de Chellala-Reibell.

Jean Coutelen administrateur de la commune mixte de CHELLALA-Reibell de 1942 à 1947 nous le décrit tel qu’il était au début du siècle :

" village des vents de sable avec un oued à moustiques et des puits au débit abondant d’une eau fortement magnésienne "

A propos de cet oued à moustiques , le microfilm 67Mi 62 ( aux Archives d’Aix en Provence ) nous raconte comment il fut assaini par destruction des larves de moustiques qui donnaient le paludisme: en 1923 une équipe du Professeur Sergent de l’Institut Pasteur d’Alger vint faire cette destruction.

Anna PANISLes derniers locataires du caravansérail furent dans les années 1890, PAUL CAZELLES et sa femme ANNA PANIS qui étaient les enfants du pays puisqu’ils étaient nés tous les deux à Boghar. Anna Panis était la fille du 3ème maire de Boghar, Frédéric Panis. Ils se marièrent à Boghar le 21 juin 1884.

En 1886, ils partent à Ain Oussera pour s’occuper du caravansérail que le Bureau Arabe de Boghar leur a donné en location.

En 1887 leur 2ème fille Hélène naît dans le caravansérail, puis en 1889 leur 3ème fille Eugénia, ma mère.

Tout en s’occupant du caravansérail ils pratiquent le commerce des moutons puisqu’Ain Oussera est devenu un grand centre de transit moutonnier. Parlant tous les deux couramment l’arabe, ils sont très estimés des populations musulmanes et européennes.

Aussi quand Paul Cazelles achète des terres vers le nord dans la région de Letourneux devient-il très vite le maire de Letourneux puis en 1901 Conseiller Général de la circonscription de BOGHARI, circonscription très vaste qui englobait Ain Oussera. Il quitte alors Ain Oussera pour se partager entre sa ferme de Letourneux et Alger ou il siège au Conseil Général.

Après lui viendra à Ain Oussera un homme de la même trempe que mon grand père : AUGUSTE BATAILLER :

Auguste Batailler s’installe avec sa famille à Ain Oussera à la fin du siècle après avoir fait du transport d’alfa. Il vend un camion et achète un troupeau de moutons. Il va devenir le meilleur éleveur de la région en même temps que son ami Rebhi Hadj Rahmoun président de la djemaa du douar Oussera. Puis Batailler se lance dans le négoce des moutons qu'il transporte en camions vers Alger. Il utilise même un petit avion pour surveiller ses troupeaux après avoir installé une piste sommaire..

Cette piste sera l’amorce de l’aérodrome. En effet après la guerre de 1939 il achète l’ancien caravansérail complètement désaffecté pour le transformer en abattoir frigorifique moderne à proximité d’un aérodrome. D’ores et déjà il fait transporter vers Alger la plupart de ses carcasses de moutons par petits avions.

De grands projets d’agrandissement de l’aérodrome sont mis sur pieds dans les années 1950 (voir extrait de l’Echo d’Alger). Mais jamais Batailler n’obtiendra le classement de l’aéroport de "PAUL CAZELLES"en aéroport international. Sans doute a cause des évènements sanglants qui commencèrent en 1954 , mais aussi a cause de l’obstruction des chevillards marseillais .

PAUL CAZELLES : LE VILLAGE : 1935

Entre temps le village d’Ain Oussera a changé de nom. Il fait toujours partie de la commune mixte de Chellala-Reibell, mais il s’appelle désormais "PAUL CAZELLES" du nom de celui qui lui avait donné le départ et qui a représenté sa circonscription pendant 30 ans au Conseil Général d’Alger.. Paul CAZELLES est mort à Alger le 27 novembre 1931. Il est enterré à Alger au cimetière de Saint Eugène et à son enterrement toutes les notabilités musulmanes de la région étaient présentes. Il reçut l’hommage unanime de ses collègues du Conseil Général, un mois avant sa mort , lorsqu’il ne se représenta pas aux élections pour raisons de santé (voir Dépêche Algérienne du 22 Octobre 1931)

On mesure la part prise par Paul Cazelles dans le travail du Conseil Général de 1901 à 1931 dans un livre qu’on trouve aux Archives d’Aix en Provence sous la cote 41580 intitulé :

" La vie et l’oeuvre du Conseil Général d’Alger ( 5décembre 1858-6 décembre 1956) " par Jean Filippi - Imprimerie Nord Africaine(S.Crescenzo) 8 rue Drouillet – Alger.

C’est à la demande de personnalités mulsumanes venues à son enterrement parmi lesquelles on peut citer son collègue au Conseil Général, Abdherramane FARES que le nom de PAUL CAZELLES fut donné à la commune d’AIN-OUSSERA. Les notables montèrent en délégation au palais d'été pour demander au gouverneur général de l'époque, Jules Carde, de faire ce changement de nom.

Il fallu attendre 1957 pour qu’un véritable petit aérodrome soit construit à PAUL CAZELLES.

On en construisit plusieurs, à la même époque dans toute l’Algérie. Les installations techniques furent faites par M.Ribes, technicien de l’Aviation Civile d’Alger.

Le 16/5/1963 , après l’indépendance le village de PAUL CAZELLES reprit le nom d’AIN OUSSERA et c’est là que l’Algérie nouvelle commença ses recherches nucléaires.

Le petit aérodrome devint un grand aérodrome militaire interdit de survol et protégeant ainsi le Centre de recherches nucléaires

En 1989 l’ARGENTINE livra à Alger un premier réacteur de recherche d’une capacité d’un mégawatt.

En 1993, la CHINE en fournit un second de 40 à 60 mégawatt, le tout implanté à quelques kilomètres d’Ain Oussera

Sous la pression internationale l’Algérie a du consentir à une inspection du site par l’Agence Internationale de l’Energie Atomique

En 1995 l’Algérie a signé le Traité de non-prolifération nucléaire mais elle reste réticente, malgré les pressions américaines, pour signer le protocole additionnel, étant donné la situation privilégiée faite à Israel.

Tout ce développement industriel , ainsi que la mise à jour de nappes d’eaux souterraines ont permis au petit village d’Ain Oussera de devenir une ville de plus de 8O OOO habitants à caractère commercial et industriel en pleine expansion.On y trouve de nombreux établissements d’enseignement.Enfin c’est une région à vocation agro-pastorale : l’élevage du mouton y est pratiqué à grande échelle

Je reviens à notre village de « Paul Cazelles « et je voudrais terminer son histoire en évoquant ces deux femmes que nous y avons rencontrées : ma grand mère ANNA CAZELLES-PANIS et Mme BATAILLER. Elles furent comme beaucoup de femmes de l’Algérie d’alors, dans l’ombre de leurs maris, les chevilles ouvrières de l’oeuvre qu’ils accomplirent. Elles sont vraiment le prototype de nos pionnières.



Jacqueline Faure-Astier - Mars 2001.mise à jour : avril 2005-
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